Un très bon mois avec 10 lectures dont 2 énormes coup de coeur.
Fin 2020, j’ai lu La terre brûlée, second tome de L’Epreuve de James Dashner.
Les jeunes rescapés du labyrinthe doivent traverser la « terre brûlée ». Dans ce tome, Thomas fait quelques rêves de son enfance qui éclairent le lecteur sur la raison de ces épreuves mais on ne sait toujours pas exactement en quoi ça consiste, d’où le tome 3 😀
Cet épisode est toujours aussi palpitant, il n’y a aucun temps mort. Cette trilogie est vraiment prenante et, c’est à souligner, on évite les clichés de films américains du premier tome.
★★★
En janvier, place aux voyages. J’ai commencé par la Suède avec Vieux, râleur et suicidaire : La vie selon Ove de Fredrik Backman
J’ai adoré ! On suit Ove, son passé (qui explique un peu son caractère) et ses aventures actuelles. Sans poiler on peut dire qu’Ove voir la réalité au travers de clichés. Il râle beaucoup mais surtout sur toutes les injustices et les dérives au quotidien de notre monde. Au final, je ne dirais pas que c’est un livre humoristique, même si on rit bien quelques fois, mais très touchant. Une très bonne lecture.
★★★
Ce genre de petites choses, de Claire Keegan
Nous sommes en Irlande, dans les années 80, à la veille de Noël. Bill Furlong, le marchand de combustibles, livre ses voisins mais aussi le couvent. Il va y découvrir sans le vouloir les réalités de l’exploitation des filles-mères dans leur blanchisserie.
Un court roman vraiment bien écrit qui aborde la question de la responsabilité individuelle face aux injustices institutionnalisés. Un beau conte de Noël introspectif.
★★★
La terre des mensonges, de Anne B. Ragde
Premier gros coup de cœur de ce mois de janvier. On suit le quotidien de trois frères que tout oppose : Tor qui s’occupe de la ferme familiale, reconvertie à l’élevage de porcs et à peine rentable, Margido et son entreprise de pompes funèbres, pour qui la religion est un mensonge et Erlend, dont l’homosexualité lui a valu le rejet, et qui vit dans le luxe et le raffinement à Copenhague.
La plume de l’autrice est exceptionnelle : on entre vraiment dans la vie de cette famille, on sent le froid norvégien, l’odeur des porcs, le dénuement de la ferme,…
Quand tout le monde se retrouve ensemble, les tensions sont palpables, jusqu’au coup de théâtre final.
Excellent !
★★★★
Cachemire rouge, de Christiana Moreau
Bolormaa, jeune fille originaire de Mongolie intérieure (Chine), mène depuis toujours une vie de nomade avec ses parents. Après un hiver trop rude, ses parents se voient obligés de vendre leur troupeau et de s’installer en ville. Bolormaa, un temps exploitée à l’usine, fuit avec une amie vers l’Europe…
L’histoire est bien ficelée et documentée. De nombreux thèmes forts sont abordés comme la migration, l’exploitation des sans-papiers, les ateliers clandestins etc. L’écriture est claire et même poétique. Mais j’ai trouvé qu’il manquait un je-ne-sais-quoi pour en faire un très grand roman.
★★★
La fille de la supérette, de Sayaka Murata
Keiko Furukura, 36 ans, peine a s’insérer dans la société japonaise. Elle ne comprend pas les règles sociales. Pour éviter de se faire remarquer, elle ne donne jamais son avis, se coule dans le moule, imite les gens de son entourage. Elle se sent seulement à sa place dans son travail de vendeuse dans un kombini, un emploi habituellement temporaire car précaire, parce que les règles y sont bien claires, contrairement aux règles de la vie en société.
J’ai été déroutée par ce court roman. Keiko a des réactions parfois étonnantes et on se demande un temps comment tout cela va se terminer. Mais au final, ce livre nous donne une belle réflexion sur le conformisme et la pression sociale.
★★★
L’alchimiste, de Paulo Coelho
Un berger andalou rêve d’un trésor au pied des Pyramides et décide de partir à la poursuite de son rêve.
Je voulais relire ce roman par curiosité parce que je l’avais lu à sa sortie et sans me rappeler l’histoire exacte, je me souviens qu’il m’avait impressionnée.
Quelle déception ! J’ai trouvé qu’il a le niveau d’un conte pour enfant. La religion est omniprésente et la seule philosophie qu’il contient c’est du fatalisme mâtiné de superstitions. Bref, vraiment aucune idée de pourquoi j’avais aimé ce livre.
★★
La fabrique du consommateur, de Anthony Galluzzo
Analyse très intéressante du passage en moins de 200 ans de sociétés plus ou moins autonomes au monde d’hyper-consommation actuel. J’ai par exemple compris que l’esprit de clocher était un reliquat de l’époque où la pérennité de la communauté dépendait du travail de chacun. Si une personne ne faisait pas sa part, la survie de tous était menacée. On voit aussi comment les chants et la danse, au départ gratuits et communautaires, ont été récupéré par les marchands. Ou comment les vendeurs (de cosmétique, de mode…) ont créé ou se sont appuyé sur la presse féminine pour créer de toutes pièces de nouvelles injonctions d’apparence. Ou comment les contre-cultures sont toujours vues avec intérêt par le marché, car comme les modes, elles nécessitent des besoins d’identification par des achats.
Cet essai est très accessible et permet une vision macro de notre culture de consommation. Je le recommande vivement.
★★★
Femmes sans merci, de Camilla Läckberg
Trois femmes abusées, cocufiées ou battues décident de trucider leurs maris. Voilà, tout est dit. C’est expédiée en une grosse centaine de pages. On n’a pas le temps de vraiment s’attacher à leurs histoires. On n’a pas de point de vue extérieur, même pas ceux des maris. Ca sent le « roman » expédié pour surfer sur la vague #metoo et c’est vraiment décevant.
★★
Anne de Green Gables, de Lucy Maud Montgomery
Et voici mon second coup de cœur : un classique canadien de la lecture jeunesse.
Anne, orpheline, est adoptée par erreur par les Cuthbert, frère et soeur âgés et sans enfants. Ils ont une ferme et comptaient sur un petit garçon pour les aider. Ils décident malgré tout de garder Anne…
L’histoire se passe dans un petit village, avec une école à classe unique, où les enfants doivent aider aux travaux ménagers ou aux champs. L’autrice a su croquer avec justesse le charme de la petite Anne, mélange d’imagination débordante, de spontanéité et de goût des les belles phrases. C’est terriblement frais, gentil, enthousiasmant.
Ce livre a beaucoup de succès pour l’instant vu qu’une série Netflix vient de sortir, ainsi que la très belle réédition aux Editions Monsieur Toussaint Louverture (dont le second tome sortira le 18 février… 😛 )
★★★★
Février s’annonce bien aussi avec la lecture commune des deux premiers tome de L’assassin royal de Robin Hobb, avec Corn8lius et d’autres livres de ma PAL dont je vous laisse la surprise.
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